La prestation d’hier soir, en écho à celle des demi-finales du Mondial égyptien, laisse augurer de belles promesses dans la quête du Graal olympique pour les hommes de Guillaume Gille et d’Erick MATHE. Cependant, il va falloir checker l’acte II de ce triptyque martien, pour ne pas dire… martial, avant l’épilogue de demain qui les confrontera à un Portugal qui s’est montré très inspiré, motivé et transcendé, malgré l’émotion, pour le regretté Alfredo QUINTANA. Hier soir, l’équipe de Paulo PEREIRA a marqué les esprits en remportant une éclatante victoire, 37 à 24, face à ses homologues tunisiens.
Après s’être fait peur face à l’intraitable défense des Croates qui les a fait déjouer par sa plasticité et sa capacité d’adaptation, les Bleus sont quant à eux, parvenus à ajuster la mire. Grâce à une énorme prestation défensive de Ludovic Fabregas, en tour de contrôle et une charnière retrouvée, avec Luka KARABATIC, qui leur aura fait défaut en Egypte, les Français ont inversé la vapeur et changé le cours du match. En attaque, Kentin MAHE, en chef de meute, souffle le vent de la révolte, et, en chef d’orchestre, apporte densité et rythme au jeu, permettant au talent de Melvyn RICHARDSON, repositionné sur son flanc droit, de Timothey N’GUESSAN et de Dika MEM de se s’exprimer pleinement !

Crédit photo FFHB – Agence ICON Sport
L’équipe de France a su faire preuve de cœur et de caractère dans ce match pourtant très mal embarqué, face à une Croatie retrouvée, après son énorme contre-performance du Mondial égyptien qui aura vu Hrvoje HORVAT prendre la suite de Lino CERVAR dont il était l’adjoint depuis deux ans. Il aura fallu attendre la 52ème minute pour que l’armada tricolore prenne le pouvoir et déroule dans le money-time. Avec une excellente prestation de Yann GENTY, la forteresse bleue est devenue imprenable. L’un des points positifs du match, malgré les latences à l’allumage, c’est qu’au fil des échéances le collectif prend corps et trouve son identité. Dans ce match, il a su trouver les ressources pour reprendre le jeu à son compte et semble avoir clairement franchi un cap.
Les Bleus ne pourront pas se contenter d’exploits individuels s'ils veulent valider leur ticket pour Tokyo et faire en sorte que ses emblématiques titans, Luc ABALO, et Michaël GUIGOU, le capitaine de l’équipe de France, puissent finir leur époustouflante carrière internationale en apothéose, à Tokyo ! Ce serait pour ces deux ailiers de génie une récompense à la hauteur de leur incroyable longévité au plus haut-niveau, mais surtout de leur incroyable talent. La cerise sur le gâteau serait que le galactique Nicolas KARABATIC puisse être des réjouissances ! Un passage de flambeau idéal pour que s’ouvre une nouvelle ère ?

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Le choc des Titans a bien eu lieu et c’est avec un capital confiance restauré que le Bleus portent leur attention sur leur deuxième échéance de ce TQO. Leur adversaire du jour est l’équipe de Tunisie. Celle-ci est en reconstruction, après quelques tumultes sur lesquels nous n’allons pas nous appesantir. Le sélectionneur des Red Eagles, Sami SAIDI, qui a pris la suite de Toni GERONA, après le Championnat d’Afrique des Nations 2020, a eu la gentillesse de s’entretenir avec nous en début de semaine, nous permettant d’ouvrir une petite lucarne, avant le rendez-vous de ce soir !
Voici les temps forts du money (source IHF)
Entretien avec Sami SAIDI
L’équipe de Tunisie est l’équipe la plus titrée du continent africain avec 10 titres de champions d’Afrique de 1974 à 2018. Avec quinze participations à un championnat du Monde, elle a réalisé sa meilleure performance en finissant 5ème, en 2005. Vice-championne d’Afrique, elle a loupé le coche d’une qualification directe pour Tokyo en tombant face à l’Egypte. Elle est en quête d’une cinquième participation aux Jeux, compétition dans laquelle son meilleur résultat est une magnifique 8ème place en 2012.
Le Mondial s’est déroulé il y a peu. Quel bilan en avez-vous tiré ?
Nous avons fait six matches en tout. Malheureusement nous ne nous sommes pas qualifiés pour le tour principal, à cause du nul concédé face au Brésil. Les Aigles de Carthage avaient également perdu contre la Pologne (28-30) et l’Espagne (36-30). Ils ont donc disputé la Coupe du Président dans le groupe du Cap-Vert (forfait), de l’Angola et de la RD Congo, pays qu’ils ont battus, respectivement 34 à 29 et 32 à 28.
Comment expliquez-vous cette contre-performance contre le Brésil alors que vous meniez de 2 buts à 30 secondes du terme ?
Clairement, on a manqué de lucidité et d’expérience car on a une génération très jeune. L’effectif a été renouvelé à 70 %. On est parti sur un projet de quatre ans pour préparer l’équipe à partir de cette échéance, en espérant que ce sera une belle expérience qui va servir pour l’avenir.
Est-ce que vous repartez avec le même groupe ou avez-vous effectué des changements ?
On a rappelé des anciens et on va donner sa chance à Ryadh Sioud, Pivot de Tremblay-en-France qui disputera son premier rendez-vous international officiel (et qui pour l’anecdote a été découvert par… Erick MATHE). On voulait un groupe mixé entre jeunesse et expérience.

Comment avez-vous préparé ce rendez-vous du TQO ?
Depuis le retour du Mondial égyptien, nous avons réalisé deux stages d’une semaine avec les locaux et depuis hier nous sommes à Montpellier. Nous avons fait le choix d’arriver trois jours avant avec le groupe au complet, à nos frais, pour être dans les meilleures dispositions pour aborder le tournoi.
Quelles sont les qualités de votre équipe ?
On est une équipe jeune qui joue très vite. On compte sur la rapidité des joueurs qui montent vite la balle. On aimerait rectifier les fautes commises dans le secteur défensif car on a montré des défaillances. On a bossé là-dessus trois semaines et on compte sur l’apport de nos trois gardiens de but. Chacun a ses qualités et nous tenons compte de l’état de forme du moment. Maggaiez est le plus expérimenté.
Dans quel état d’esprit arrivez-vous à Montpellier ?
Certes, on tombe sur une poule très solide avec la France qui a fini 4ème du Mondial, le Portugal 10ème et la Croatie 15ème. Cette dernière n’a pas réalisé un championnat du Monde extraordinaire. D’après notre classement, on est des outsiders mais le groupe est optimiste. J’espère que l’équipe va jouer sans complexe, que l’on va être méticuleux, performants et que l’on va jouer juste, pour espérer obtenir des victoires sur ce tournoi.
