Vaincre ou périr ! Seule la victoire devait être au rendez-vous et les Bleues vont tenter, mais échouent dans leur mission face à un Danemark qui a fermé la porte pendant 60 minutes (18-20). Une grosse déception pour le tenant du titre et une coupe du Président pour conclure cette quinzaine du mondial. Une fois cette épisode terminé, il faudra se remobiliser pour l'objectif JO de Tokyo et gommer l'échec de ce mondial, en tirant les enseignements adéquats pour ne pas tout perdre en l'espace de quelques mois...

crédit photo : FFHandball / S.Pillaud
Le couperet est tombé sur la tête des Françaises et il va falloir surmonter la déception de cette élimination au premier tour et tenter de finir honorablement dans une coupe du Président que jamais nos équipes de France n'ont disputé jusqu'à présent...
Une faillite offensive
Et voilà donc les rêves de médaille qui s'envolent après ce revers concédé ce vendredi par l'équipe de France, qui s'incline face au Danemark et perd sa couronne mondial (18-20 SF). L'enjeu étant de taille pour les deux équipes, on va avoir du mal à se libérer aussi bien côté Français que Danois, dans la finition ou le jeu de transition. Un festival de tirs manqués pendant 60 minutes avec des défenses très souvent dominatrices face aux attaques. Cette prestation face aux Scandinaves fut à l'image de ce que la France hormis devant l'Allemagne et bien entendu l'Australie, nous avait proposé. Une défense qui répond présente tout comme sa gardienne avec une Amandine Leynaud (en photo ci-dessus) qui aura tenu la baraque. Malheureusement en attaque, des difficultés dans la finition et mis bout à bout, ces maladresses vont avoir raison de l'envie tricolore dans ce match de la peur ! Que peuvent bien nous dire les chiffres ?
Et bien, la réussite offensive face aux Danoises est de l'ordre de 41% (18/34 au shoot). Autant dire que c'est bien dans ce secteur que tout a pêché et ce n'est pas le sélectionneur national Olivier Krumbholz (voir déclarations ci dessous), qui dira le contraire. Bref, cette faillite offensive va faire pencher la balance avec outre les échecs sur la portière scandinave, des tirs hors cadres (11) et des balles perdues (10). Mis bout à bout et malgré un adversaire qui n'était pas forcément plus adroit dans ce domaine, la France dépose les armes et quitte cette compétition au stade du premier tour.
Sandra Toft en fossoyeur tricolore
Il convient également de souligner la copie rendue par la gardienne Sandra Toft face aux Françaises. La joueuse de Brest qui connaît bien les tireuses tricolores et va réussir un match plein avec 15 arrêts dont 1 penalty et pour finir 41% d'efficacité. De quoi faire la différence et éliminer les Bleues du tour principal. Rajoutons le 7/11 de l'arrière Stine Jorgensen ou encore les 5 réalisations d'Anne Mette Hansen dont ce tir monstrueux en fin de match pour donner la qualification et une explosion de joie à ces camarades au coup de sifflet final !
Direction le tour principal pour le Danemark qui partira avec 1 petit point, mais qui a gagné à la loyale son billet et la France retrouvera ce dimanche l'Angola pour finir à la meilleure place possible. Attention aux championnes d'Afrique qui ont montré de très belles choses jusqu'à présent.
La feuille du match :
France - Danemark : 18-20 (7-9) Arbitres : MM. Lah et Sok (Slovénie) À Kumamoto, Prefectural Gymnasium - 2 000 spectateurs
STATISTIQUES : France : Gardiennes : Leynaud (tout le match, 6/25 arrêts, Gabriel (0/1 jet de 7m) - Joueuses de champ : Nocandy (2/4), Coatanea, Bouquet (1/1), Pineau, N’Gouan (0/1), Zaadi Deuna (2/6 dont 0/1), Houette (2/5), Sercien Ugolin (2/7), Flippes, Kanor (2/6), Edwige (1/2), Nze Minko (0/3), Niombla (0/1), Lacrabère (6/8 dont 6/6) - Exclusions temporaires : Coatanea (4e, 11e), Flippes (21e et 40e)
Danemark : Gardiennes : Toft (tout le match, 15/32 arrêts), Reinhardt (0/1) - Joueuses de champ : Pedersen (3/4), Iversen (0/1), Hansen (5/10), Heindahl (0/1), Haugsted, Bohme, Grigel, Nielsen (0/1), K. Jorgensen, Jensen (3/4), Burgaard (1/4), S. Jorgensen (7/11 dont 4/4), Hojlund (1/4), Kyndbol - Exclusions temporaires : Hansen (1ère, ), S. Jorgensen (30e), Hojlund (31e), K. Jorgensen (50e), Jensen (55e), Iversen (58e)
DÉCLARATIONS :
Olivier Krumbholz : C’est une grande déception, nous avons replongé en attaque et dans le tir. On s’est mis ainsi en difficulté, d’autant que notre défense 1-5 s’est effritée au fur et à mesure du match. Les jeunes ont montré des choses intéressantes, notamment Méline Nocandy qui a été brillante. Mais globalement on rate trop de tirs, et notamment avant de faire rentrer les jeunes. Nous n’avons pas eu la continuité que l’on espérait, et l’on est tombé sur une gardienne de but très bonne depuis le début. Tant que l’on ne réglera pas notre problème aux shoots, nous n’aurons pas de solution. Nous l’avions résolu depuis deux ans avec des joueuses aux stats exceptionnelles, comme Estelle Nze-Minko à 83% sur l’Euro… Nous allons tous débriefer. On ne peut que se servir de cet échec, se remettre en cause. C’est une bonne claque sur laquelle nous pouvons peut-être paradoxalement construire quelque chose. C’est un sérieux avertissement, nous n’avons pas su surfer sur le positif de ce que l’on avait fait depuis deux ans. La compétition à six mois des Jeux n’était pas facile à aborder, des absences nous ont coûté cher. En fait on s’est mis dans le dur à partir du match de la Corée, et nous n’avons jamais réussi à redresser la barre comme il le fallait. Dans l’immédiat, faisons preuve d’humilité et remettons nous au travail.
Allison Pineau : Forcément c’est difficile, c’est la première fois que nous allons disputer la coupe du président, au-delà de la victoire de toute façon ce soir on ne méritait pas mieux. Pourtant on s’est battues et on a essayé jusqu’au bout, mais nous avons rencontré trop d’échecs aux tirs pour pouvoir survivre dans ce match. Je crois qu’elles ont joué huit minutes en face en infériorité, ne serait-ce que sur cette seconde mi-temps, et on ne concrétise pas les opportunités. On ne peut s’en prendre qu’à nous-mêmes. Elles nous ont aussi posé pas mal de problèmes sur la 1-5 par rapport aux autres années. On s’est dit en cours de match qu’il fallait au moins aller chercher le match nul. Mais cela ne voulait pas ce soir. La chance n’était pas de notre côté. On n’oublie jamais une telle compétition. L’atterrissage est particulièrement douloureux. Nous avons été très en réussite sur les précédentes compétitions. Cette fois, c’est clair, il y a eu énormément de défaillances individuelles sur ce Mondial. Je ne sais pas comment l’expliquer. Mais c’est un des éléments de notre contre-performance. Il est hors de question de s’enliser et nous devons finir proprement cette épreuve à Kumamoto.
Alexandra Lacrabère : Du fait de nos nombreux échecs aux tirs, nous n’avons jamais réellement eu l’ascendant sur elle. J’ai le sentiment qu’on leur donne le match. Je ne sais pas pourquoi cela n’a pas marché ce soir. Les Danoises aussi on été beaucoup en échec. Nous n’étions sans doute pas assez relâchées en fin de montée de balle. On s’est mis la pression avec nos ratés. Il faut revoir le match et sa physionomie pour grandir. Nous avons eu notre titre mondial et l’euro à la maison, maintenant il va falloir aller chercher la consécration olympique, c’est le plus important. On savait que cela allait être compliqué cette année, ce n’est pas une excuse mais nous n’étions pas dans les meilleures dispositions pour performer sans doute.
Avec l'aimable concours du service de presse de la FFHB