Ancien joueur au centre de formation du PSG, le demi-centre Januš Lapajne est le maître à jouer de l'équipe slovaque du TATRAN Presov en Champions League. Rencontre avec le fils de l'ancien gardien de but Beno Lapajne qui est passé par le championnat français à l'US Ivry. Rencontre avec un joueur qui a la tête sur les épaules !

crédit photo : Viktor ZAMBORSKY / Presov
Bonjour Janus, peux-tu nous présenter ton parcours sportif ?
Ma vie est connecté au handball depuis ma naissance. À 2 ans j’accompagnais mon père aux entraînements. Il a eu un rôle important dans mon éducation sportive. À 6 ans, j’ai commencé à jouer au handball à l’Ajdovščina (petite village de 7000 habitants dans le ouest de la Slovénie à 20 min de l'Italie). Tout est proche en Slovénie, en 40min on peut aller skier, aller en bord de mer ou visiter Ljubljana, Venise est à 1h30 de chez moi. J’ai joué pour Ajdovscina jusqu’à mes 19 ans. En parallèle, je jouais pour l'équipe nationale jeune. J’ai joué 2 championnats d’Europe et un championnat du monde. Après, je me suis inscrit à l’université du Sport à Ljubljana et je suis allé joué à Škofja Loka en première division Slovène. Škofja Loka est réputé en Slovénie pour sa formation (Jure Dolenec et Matej Gaber ont été formé dans ce club). Cette saison, j’ai fini 4ème buteur de la ligue. Après une bonne saison, j'ai décidé de tenter une nouvelle aventure à l'étranger.
Comment es-tu arrivé au centre de formation du PSG ?
J’ai envoyé ma vidéo de highlights aux meilleures équipes du monde. Aucune équipe ne m'a répondu à part le PSG handball. Je suis allé faire un test et quelques semaines après, je signais un contrat de 2 ans avec le PSG.
Raconte nous ces 2 année au centre de formation du PSG ?
Mes 2 années à Paris ce sont plutôt bien passées. Au départ, c’était compliqué à cause de la langue. Il n'y avait pas beaucoup de gens qui parlaient anglais et moi je ne parlais pas français. Ce fut un premier défi à relever. Il faut savoir que le PSG met tout les moyens en oeuvre pour que tu puisses te surpasser. Au niveau du handball, je sortais d'une grosse saison en D1 Slovène, j’étais en pleine confiance et je pensais qu'après 6 mois d'adaptation avec le centre de formation, je pouvais intégrer l’équipe première. Avant mon arrivée au PSG, je me suis bien préparé pendant les vacances, dans ma tête je me suis repassé les matchs contre Celje et Gorenje, quand j’avais marqué 11 buts !
Après quelques semaines au PSG je me suis aperçu que ça n’irait pas aussi vite.
Les joueurs Français sont bien formés au niveau de la défense et du jeu en duel. Malheureusement, je n’ai pas joué en défense pendant une année. Pour continuer à progresser je me suis imposé encore plus d'entraînements :
une séance de musculation le matin
une séance vidéo, dans l’après-midi
et encore une séance de muscu avant l’entraînement du soir
Pendant mon temps libre, je regardais des matchs et je travaillais mon français. Sur le terrain, je ne sentais pas d'améliorations. Je m’entraînais trop, j'étais déçu, timide. J’ai pleuré en me demandant ce que je faisais ici, pourquoi je jouais au handball ? Voilà, en gros, comment j'ai vécu ma première année au centre de formation du PSG handball, à savoir, cette saison nous n'avons pas réussi à remplir l'objectif qui était de monter en N1.
Cette première année était difficile, mais j'ai énormément appris.
La deuxième année, ça allait mieux, j’étais plus heureux dans ma vie. Avec 4 coéquipiers, nous avons fait le BPJEPS qui a nous permis de penser à autres chose qu'au handball. Avec l’équipe, nous avons rempli l’objectif : monter en N1. En conclusion, Paris a été une expérience que je ne regrette pas. J’ai créé des amitiés qui dureront toute la vie, j’ai appris une nouvelle langue et j'ai eu la chance de progresser dans tous les secteurs de jeu dans un des meilleurs club au monde.
Après ta 2ème saison au PSG, tu rejoins le Metalurg Skopje, pourquoi ce choix ?
Après mon contrat de 2 ans au PSG, il était temps de savoir si j'avais vraiment progressé. Je voulais me confronter à autre chose. Je n’étais pas un des meilleurs buteurs du centre de formation, j’ai défendu en numéro 1, je n’ai pas joué un seul match avec les pros du PSG. Tous ces facteurs ont fait que c'était plutôt compliqué de rejoindre un club, malgré cela, j’ai eu la chance de signer au Metalurg Skopje. Côté organisationnel, le Metalurg, c'était pas au top. J’ai joué dans le championnat macédonien seulement 2 mois. Il y avait trop de joueurs sur le poste d'arrière gauche et de demi centre. C'était un véritable défi de découvrir ce nouveau club qui jouait la ligue des champions, mais quand à Montpellier j’ai joué seulement 2 attaques, marqué un but sur Ludovic Fabregas et été remplacé, j’ai vu que je n'avais rien à faire la-bàs. Sincèrement, je pense que c'était les 2 pires mois de ma vie...
Après une saison dans le championnat macédonien, tu signes pour le club slovaque du Tatran presov.
Peux-tu nous présenter le club ?
Tatran Presov est le plus grand club slovaque. Le club a gagné 16 championnats de ligue slovaque. Il participe régulièrement à la Ligue de Champions ou à la Coupe EHF, ainsi qu'à la Ligue SEHA qui regroupe les meilleurs clubs des Balkans. Nous avons 9 nationalités différentes dans l’équipe (Slovaquie, République tchèque, Croatie, Slovénie, Russie, Ukraine, Espagne, France et Roumanie).
Quel est l'objectif de cette saison ?
L’objectif de la saison est de gagner 2 titres dans les compétitions nationales. En ligue SEHA, l’objectif est d’aller le plus loin possible. Le format de la compétition a changé et il y a de meilleures équipes (Veszprem, Vardar, Motor, Meshkov, Zagreb,...). Nous voulions faire un beau parcours en Ligue des champions, malheureusement on a perdu le premier match de la compétition contre le Bidasoa Irun à la maison et après nous avons eu pas mal de blessés. Du coup, on prend match après match en espérant en gagner le plus possible.
L'équipe nationale de Slovénie est dans un coin de ta tête ?
Premièrement, j’adore la Slovénie, c’est mon pays et je suis fier d’avoir porté le maillot national 2 fois contre la France. En ce moment, je ne pense pas à l’équipe nationale, parce que, en toute honnêteté, je ne mérite pas d'être appelé. Je n’ai pas fait un bon début de saison. Aujourd'hui, mon but est de m'améliorer à chaque match et de dépasser mon niveau de l'année dernière. Je suis quelqu'un de positif, j’ai la confiance de mon coach, tous les voyants sont aux vert pour que je continue ma progression.
Merci Janus pour l'interview et bonne 2ème partie de saison La team handballtransfert