Voilà un Euro qui se termine pour l'équipe de France au premier tour, mais sur une victoire devant la Bosnie (31-23). Pour cette sortie prématurée de la compétition, les Bleus ont eu du mal à entrer dans le sujet avant de lâcher enfin les chevaux en seconde mi-temps. L'heure est désormais à la réflexion, au débriefing de cet Euro et réfléchir sur la suite avec ce fameux TQO qui se pointe le nez dès le mois d'avril prochain. La fédération française de handball au sortir de l'élimination tricolore avait maintenu sa confiance à Didier Dinart et au staff actuel. Maintenant, il va falloir digérer cette déception et se remettre au travail.

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Une victoire pour conclure cette campagne européenne avec une France qui s'impose et prépare la suite avec les prochains mois qui seront décisifs pour espérer prendre l'avion direction Tokyo. La déception restait bien entendu présente dans les têtes, mais également une certaine frustration (cf : la conférence de presse de la veille assez tendue dirons-nous). Sur le terrain, les Bleus vont mettre du temps avant de se libérer et produire un jeu bien plus efficace et séduisant. Une courte unité d'avance au repos (14-13) et quelques visages encore crispés après avoir soufflé le chaud et le froid.
Une mise en route poussive puis le réveil tricolore
Sans Nedim Remili (malade) et avec Nicolas Claire appelé dans l'effectif, la France piétine et n'arrive pas à se libérer (1-4 / 5-5 / 10-10). Une légère amélioration avec une défense qui se règle par séquence, des changements qui s'opèrent et Valentin Porte en chef de meute. Ce n'est qu'au retour du vestiaire qu'enfin les Français se lâchent, proposent du jeu et des actions gagnantes. La Bosnie n'est peut-être pas encore aguerrie au niveau d'exigence d'un Euro, mais les hommes de Bilal Suman ne manquent pas d'arguments. En premier cité, l'ex chambérien Marko Panic (9/14, 64% de réussite), l'expérimenté Nikola Prce (6 buts) et un tandem de gardiens complémentaires avec Nebojsa Grahovac et Benjamin Buric.
Tirer les enseignements et reconstruire l'édifice
Du mieux et une prestation bien plus aboutie au fur et à mesure que les minutes s'écoulent. Porte (7/8, 88% au tir) futur mvp du match se régale et montre la voie, sans compter un Vincent Gérard (12/26 et 46% d'arrêts) qui s'est bien remis de son début de partie. Ce côté droit assez décrié jusqu'à présent sur cet Euro sort ses griffes avec Melvyn Richardson (4/5) qui prend lui aussi le relais de Dika Mem. L'écart s'accentue lui aussi (+5) et le banc français s'ouvre avec Tournat et Prandi qui participent à la fête. Enfin, lorsque l'on dit tout le banc, exception faite de l'Aixois Claire.... On passera la fin de match avec un doublé signé Gérard et une équipe de France qui avec sérieux termine sur une bonne note (31-23 SF).
Maintenant, il est temps de mettre les choses à plat et de réfléchir... Didier Dinart va avoir un peu de travail pour remettre le bateau à flot tout en récupérant au passage certains absents pendant cet Euro et l'on pense notamment à Luka Karabatic. Les questions et interrogations sont de sorties au terme de cette compétition européenne avec un retour sur Paris et le temps pourquoi pas des explications. Une mise au point avant de préparer le TQO de Paris et on attend également de connaître les noms des adversaires des Bleus. Deux tickets seront distribués au sortir de chaque TQO et cette fois, aucune erreur ne sera permise !

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La feuille du match :
FRANCE - BOSNIE-HERZEGOVINE : 31:23 (14:13) Arbitres : D. Jurinovic & M. Mrvica (CRO) Spektrum, Trondheim, 7937 spectateurs
France : Gérard (12 arrêts / 26 tirs dont 0/1 pén), Pardin (4 arrêts / 11 tirs dont 0/1 pén); Lagarde (1/3), Prandi (1/3), Richardson (4/5 dont 1/1 pén), Mem (2/6), Tournat (1/1), Gérard (2/2), N. Karabatic (1/1), Grébille (1/2), Abalo (2/3), Sorhaindo (1/2), Guigou (5/6 dont 2/2 pén), Fabregas (2/3), Claire, Dipanda (1/1), Porte (7/8) - Exclusions : Fabregas (38’), Dipanda (51’)
Bosnie-Herzégovine : Grahovac, B. Buric (12 arrêts / 41 tirs dont 0/3 pén); Ovcina (1/1), Peric (1/3), S. Buric (0/1), Panic (9/14), Mandic, Haseljic (3/4), Terzic (2/5), Toromanovic, Karacic (0/3), Prce (6/13 dont 2/2 pén), Vranjes, Malinovic (1/3), Predragovic, Vegar
Déclarations :
Didier Dinart : On a vu de l’enthousiasme chez les jeunes joueurs, et cela fait plaisir. Ce n’était pas forcément aux plus anciens d’assurer sur ce dernier match. Je pense qu’on a vu également des joueurs déterminés, incisifs sur leurs enclenchements et c’est évidemment plus facile quand on joue comme ça. Par contre, je n’ai apprécié qu’on se jette sur le collectif, qu’on puisse parler de crise ou de démission. Il faut être conscient des efforts réalisés par tout le monde. Certes, on tombe de haut, mais il faut respecter le travail que les joueurs et le staff font.
Adrien Dipanda : Il y a un message à faire passer, on le fera entre nous, pas avec la presse. Je crois qu’il ne faut pas qu’on s’éparpille et qu’il faut qu’on se soutienne les uns les autres. Oui, nous avons des choses à nous dire pour faire avancer l’équipe. La déception est immense, il va falloir se remettre en question pour ne pas rater le TQO en avril.
Dika Mem : Ce n’était pas facile de se mettre dans le bain, ces matches sans enjeu sont toujours excessivement compliqués. La Bosnie a commencé dur mais a fini par se relâcher. Il était important de finir sur une victoire pour la confiance, mais aussi pour avoir une goût un peu moins amer dans la bouche.
Valentin Porte : Gagner ce dernier match, c’était le moins qu’on lui puisse faire. Il était hors de question de repartir d’ici avec trois défaites. On a mis du temps à se mettre dedans, on était encore un peu atteint psychologiquement. On a quand même pu se faire plaisir en attaque, on a livré un match abouti, il faut espérer que cela serve à quelque chose pour le futur.