Voilà donc une chose simple à assimiler : deux victoires pour les Français sont nécessaires pour ne pas repartir dès le premier tour de ce championnat d'Europe. L'équipe de France savait que le Portugal était capable de tout et les hommes de Didier Dinart vont se mettre en danger et ne plus trouver la bonne alchimie pour renverser la vapeur. Le résultat parle de lui même et la défaite face aux Lusitaniens (25-28), oblige le parcours parfait ! On sait que les Bleus au pied du mur sont capables de chercher l'exploit, mais la marge d'erreur est cette fois des plus infimes...

crédit photo : Axel Heimken / kolektiff
On craignait quelque part ce risque de se prendre les pieds dans le tapis face à ces Portugais qui sont capables de venir chatouiller pas mal de monde. Malgré la perte de Gilberto Duarte (Montpellier), le Portugal a prouvé qu'on peut compter sur lui pour jouer un rôle dans cet Euro. Bien entendu, il faut confirmer encore ce statut devant la Bosnie et la Norvège, mais pour l'heure c'est l'équipe de France qui fait les frais du renouveau lusitanien (28-25 SF).
La prudence restait de mise pour les tricolores qui rentrent cependant bien dans leur sujet (6-3) et Nikola Karabatic laisse la France sur la bonne pente (9-7). Le jeu offensif se dégrade et l'on retombe dans l'individualisme qui n'aide pas forcément, surtout lorsque l'adversaire semble capable de décrypter parfaitement ce qu'on lui propose. Derrière Vincent Gérard n'a pas le rendement escompté et il faut l'entrée du chambérien Yann Genty pour remettre un peu les têtes au claire. Trois buts de déficits contre les Bleus et heureusement que la fin de première mi-temps est quelque peu moins empruntée pour ne compter qu'un seul but de retard (11-12).

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La douche froide pour les Bleus
Melvyn Richardson en demi-centre égalise et le yoyo va s'amorcer pendant un petit moment. Les occasions se présentent, mais le gardien Alfredo Quintana (9 arrêts) choisit son moment pour prendre le match à son compte et jouer avec les tireurs français. Le portier du FC Porto change la donne et même Michaël Guigou trouve sur penalty ce cher Quintana sur sa route. Une prise de risque côté lusitianien avec le jeu en surnombre et Guigou par 2 fois trouve le but vide, Romain Lagarde et Nedim Remili s'engouffrent dans les intervalles et enfin la France retrouvait espoir (25-25, 56'). Un nouveau tir de Richardson stoppé par Quintana, Gomes puis Ferraz et le futur montpelliérain Alexis Borges scellent la victoire de leur pays qui n'est pas déméritée loin de là. Il faut digérer la pilule et se remettre d'aplomb et surtout en ordre de marche pour nos Français qui savent désormais ce qu'ils leur restent à faire ce dimanche !
La feuille du match :
FRANCE - PORTUGAL : 25:28 (11:12) Arbitres : Z. Sondors, R. Licis (LET) Spektrum, Trondheim, 7507 spectateurs
France : Gérard (1 arrêt / 13 tirs), Genty (6 arrêts / 21 tirs); Rémili (1/3), Lagarde (4/5), Prandi (0/1), Richardson (3/4), Mem (5/9), Tournat, N. Karabatic (4/5), Grébille (0/2), Abalo (2/2), Sorhaindo (0/1), Guigou (2/3 dont 0/1 pén), Fabregas (4/5), Dipanda, Porte - Exclusions : Guigou (44’, 59’), Fabregas (58’)
Portugal : Quintana (9 arrêts / 29 tirs dont 1/1 pén), Gomes; Portela (3/3), Ferraz (4/8), M. Martins, R. Silva (2/7), Salina (2/2), T. Rocha, Borges (3/3), Branquinho (5/5), Cavalcanti, Areia (1/1), Gomes (4/7), Antunes, Frade (1/1), Magalhaes (2/3) - Exclusions : Salina (7’), Borges (10’, 49’), Gomes (54’)
Déclarations :
Didier Dinart : Ce match me laisse un goût d’inachevé, on savait que ça serait compliqué de battre le Portugal mais on a mal abordé la rencontre. Il nous est arrivé ce qui arrive quand on ne met pas l’intensité nécessaire. Dans cette rencontre, on n’utilise sans doute pas assez d’enclenchements, on fait trop de duels. C’est une claque, mais on a encore nos chances. Le prochain match aura un enjeu clair : si on le perd, on rentre à la maison. La Norvège, chez elle, ce ne sera pas simple, mais leur style de jeu nous conviendra peut-être mieux.
Cédric Sorhaindo : On a eu un sursaut d’orgueil en deuxième mi-temps, mais on n’a pas su s’adapter défensivement à ce que le Portugal nous a proposé. On a perdu beaucoup de ballons, sans doute à cause de la frustration, mais aussi parce qu’on n’a pas toujours bien appliqué les consignes.
Nikola Karabatic : Le Portugal s’est nourri de nos erreurs et de nos pertes de balles. Je pense que l’écart final de trois buts est un peu dur, cela nous met dans une position compliquée pour le goal-average particulier. Perdre ainsi, c’est dur, mais il va vite falloir rebondir face à la Norvège. Les battre, devant leur public, ça ne sera pas une partie de plaisir mais, de toute façon, désormais, on n’a plus le choix.
Michaël Guigou : On sait que ce genre d’équipes, si on les laisse espérer, on s’embarque dans des moments compliqués. Et ça n’a pas loupé. On avait réussi à s’en sortir chez nous en avril, cette fois, ce n’est pas passé. On n’a pas fait le match qu’il fallait pour espérer l’emporter. Il faut les féliciter, ils ont parfaitement joué le coup. A nous maintenant de repartir de l’avant pour ne pas rentrer à la maison après trois matches.
Avec l'aimable concours du service presse de la FFHB

crédit photo : Axel Heimken / kolektiff
Sander Sagosen et la Norvège attendent la France !
Ce Norvège - France va donc être déjà un 8ème de final avant l'heure pour les Bleus face au pays organisateur qui n'a pas gâchée et sortie la copie qu'il faut pour dominer la Bosnie (32-26, MT : 17-12). Sander Sagosen (en photo) se fait plaisir, soigne ses stats avec un 12/14 (86% au tir), et le meneur de jeu du PSG donne le +5 à son pays au repos. L'ex cristolien Dejan Malinovic ou Nikola Prce (7/9) permettent de réduire l'addition au final. Les Scandinaves portés par leur public et surmotivés avant le choc face aux Bleus, n'ont pas eux à forcer leur talent, mais en faisant proprement le travail.